Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/254

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la circulation de Hume peut se résumer dans les propositions suivantes : 1o Les prix des marchandises dans un pays sont déterminés par la masse d’argent qui s’y trouve (argent réel ou symbolique) ; 2o l’argent circulant dans un pays représente toutes les marchandises qui s’y trouvent. Dans la proportion dans laquelle croît le nombre des représentants, c’est-à-dire de l’argent, il revient plus ou moins de la chose représentée à chaque représentant particulier ; 3o si les marchandises augmentent, leurs prix diminuent ou la valeur de l’argent monte. Si l’argent augmente, c’est inversement le prix des marchandises qui monte et la valeur de l’argent qui tombe[1].

« La cherté de tout, dit Hume, en conséquence d’une surabondance d’argent est un désavantage pour tout commerce établi, en ce qu’elle permet aux pays plus pauvres de supplanter les plus riches sur tous les marchés étrangers[2], par la vente au rabais des marchandises. À considérer une nation en elle-même, la rareté ou l’abondance du numéraire pour compter ou pour représenter les marchandises ne peut exercer aucune influence, bonne ou mauvaise, pas plus que le bilan d’un commerçant ne serait altéré si, dans la comptabilité, il employait le système de compter arabe qui demande peu de chiffres, au lieu du système romain qui en

  1. Cf. Steuart, l. c., t. I, p. 394-400.
  2. David Hume, l. c., p. 300.