Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/289

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le même dans l’état actuel des faits. La totalité des marchandises d’un pays n’est pas échangée d’un coup contre la totalité de la monnaie ; les marchandises sont échangées par portions, souvent en de très petites portions et à des époques différentes dans le courant de l’année. La même pièce de monnaie qui a servi à un échange aujourd’hui pourra servir à un autre échange demain. Certaines pièces de monnaie seront employées à beaucoup d’actes d’échange, d’autres à un petit nombre, quelques-unes, qui se trouvent être thésaurisées, à aucun. Dans toute cette variété, il s’établira une certaine moyenne basée sur le nombre des actes d’échange auxquels chaque pièce aurait servi si toutes les pièces en avaient accompli un nombre égal ; cette moyenne peut être le nombre qu’on voudra, mettons dix. Si chaque pièce de monnaie existant dans le pays accomplissait dix achats, c’est exactement la même chose que si toutes les pièces étaient multipliées par dix et n’accomplissaient chacune qu’un achat. La valeur de toutes les marchandises dans le pays est égale à dix fois la valeur de toute la monnaie… Si la quantité de la monnaie au lieu d’accomplir dix échanges dans l’année, était dix fois aussi grande et ne réalisait qu’un seul acte d’échange dans l’année, il est évident que toute addition faite à la quantité totale produirait une diminution de valeur proportionnelle dans chaque pièce prise séparément. Comme on suppose que la masse des marchandises contre lesquelles toute la