Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/292

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métaux précieux, ainsi que la quantité de marchandises en circulation et, néanmoins, si leur valeur d’échange varie, une masse d’argent tantôt plus grande, tantôt plus petite, peut être requise pour la circulation. Mill voit le fait qu’une partie de l’argent existant dans le pays circule tandis que l’autre est stationnaire. À l’aide d’un calcul des moyennes hautement comique, il suppose, quoique dans la réalité l’apparence y contredise, qu’en vérité, tout l’argent se trouvant dans un pays circule. Supposez que 10 millions de thalers circulent dans un pays deux fois dans l’année, 20 millions pourraient circuler alors si chaque thaler n’effectuait qu’un achat. Et si la somme totale de l’argent existant dans le pays sous toutes les formes monte à 100 millions, on peut supposer que les 100 millions peuvent circuler, si chaque pièce de monnaie effectue un achat en cinq ans. On pourrait supposer aussi que tout l’argent du monde circule à Hampstead, mais que chaque partie aliquote de cet argent, au lieu d’accomplir trois tours en une année, accomplit un tour en 3.000.000 d’années. L’une de ces suppositions vaut l’autre pour déterminer le rapport entre la somme des prix des marchandises et la quantité des moyens de circulation. Mill comprend qu’il est pour lui d’une importance capitale de mettre les marchandises en contact direct, non avec le quantum d’argent qui circule, mais avec le stock total de l’argent qui, chaque fois, existe dans un pays. Il convient que la masse totale des mar-