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gine, l’individu ne possède point de capital, point de propriété foncière. Dès sa naissance, il est contraint au travail salarié par la distribution sociale. Mais cette contrainte est, elle-même, le résultat du fait que le capital, que la propriété foncière existent comme des agents de production indépendants.

À considérer des sociétés entières, la distribution paraît encore à un autre point de vue précéder et déterminer la production ; en quelque sorte, comme un fait pré-économique. Un peuple conquérant partage le pays entre les conquérants et impose ainsi une répartition et une forme de propriété foncière déterminées, il détermine par conséquent la production ; ou il fait des hommes conquis des esclaves et fait ainsi reposer la production sur le travail d’esclaves. Ou bien un peuple morcelle par une révolution la grande propriété foncière et donne par cette nouvelle distribution un caractère nouveau à la production. Ou encore la législation perpétue la propriété foncière dans les grandes familles ou répartit le travail comme un privilège héréditaire, et le fixe ainsi dans les castes.

Dans tous ces cas, et tous sont des cas historiques, la distribution ne paraît pas être déterminée par la production, mais, au contraire, la production paraît être organisée et déterminée par la distribution.

Conçue de la manière la plus superficielle, la distribution apparaît comme la distribution des produits et ainsi comme plus éloignée de la production et quasi indépendante vis-à-vis d’elle. Mais avant d’être la distribution des produits, la distribution est : 1o la distri-