Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/46

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fester dans le procès de cette façon simple. Nous avons vu seulement que les marchandises étaient rapportées les unes aux autres comme des valeurs d’usage, c’est-à-dire qu’elles apparaissaient comme valeurs d’usage à l’intérieur du procès d’échange. La valeur d’échange, par contre, telle que nous l’avons envisagée jusqu’ici n’était qu’une abstraction faite par nous, ou, si l’on veut, une abstraction faite par le possesseur individuel des marchandises ; sous forme de valeur d’usage il a les marchandises dans son grenier, sous forme de valeur d’échange il les a sur la conscience. Or, dans les limites du procès d’échange, les marchandises doivent être elles-mêmes les unes pour les autres non seulement des valeurs d’usage, mais aussi des valeurs d’échange et ce mode d’existence doit revêtir la forme de leur rapport réciproque propre. La difficulté qui, au premier pas, nous arrêtait était qu’en qualité de valeur d’échange, de travail matérialisé, il fallait que la marchandise fût préalablement aliénée comme valeur d’usage, qu’elle eût trouvé acquéreur, tandis que, au contraire, son aliénation sous forme de valeur d’usage suppose son existence sous forme de valeur d’échange. Mais supposons que cette difficulté soit résolue ; que la marchandise ait dépouillé sa valeur d’usage particulière et par l’aliénation de celle-ci ait rempli la condition matérielle d’être du travail utile social au lieu d’être du travail particulier fait pour soi-même. En qualité de valeur d’échange il faut alors