Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/98

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Parce que l’or, comme étalon des prix, se présente sous les mêmes noms de compte que les prix des marchandises, et qu’une once d’or, aussi bien qu’une tonne de fer, est exprimée en 4 £ 17 s. 10 1/2 d., on a donné à ces expressions le nom de prix de monnaie. C’est ce qui a fait naître l’étonnante notion que la valeur de l’or pouvait être exprimée en sa propre substance et qu’à la différence de toutes les autres marchandises il recevait de l’État un prix fixe. On confondait la fixation des noms de monnaie de compte pour des poids d’or déterminés avec la fixation de la valeur de ces poids[1]. Quand il sert d’élément dans la détermination du prix et partant de monnaie de compte, l’or non seulement n’a pas de prix fixe, mais il n’a aucun prix. Pour qu’il eût un prix, pour qu’il s’exprimât dans une marchandise spécifique comme

    le bœuf et la vache qui étaient la matière réelle de la monnaie de compte.

  1. Ainsi nous lisons dans les Familiar words de M. David Urquhart : « The value of gold is to be measured by itself ; how can any substance be the measure of its own worth in other things ? The worth of gold is to be established by its own weight, under a false denomination of that weight and an ounce is to be worth so many pounds and fractions of pounds. This is falsifying a measure, not establishing a standard. » (On veut que l’or soit mesuré par lui-même. Comment une substance quelconque peut-elle être la mesure de sa propre valeur en d’autres objets ? La valeur de l’or sera établie par son propre poids, sous une fausse dénomination de ce poids — et une once vaudra tant de livres et de fractions de livres. C’est là falsifier une mesure, ce n’est pas établir un étalon).