Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/135

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Vienne qu’il était important de soutenir. Tous ces corps pouvaient être et auraient été rapidement renversés dans le progrès du développement révolutionnaire ; il s’agissait uniquement de sauver le développement du mouvement révolutionnaire, le progrès ininterrompu de l’action populaire, et cela seul pouvait éviter l’invasion à la Hongrie. Quelle serait la forme qu’aurait pris le mouvement révolutionnaire dans la suite, — c’était l’affaire des Viennois et non des Hongrois, tant que Vienne et l’Autriche allemande, en général, continueraient à rester leurs alliés contre l’ennemi commun. Mais on peut se demander si cette insistance du Gouvernement hongrois à demander une autorisation quasi légale ne constitue pas le premier symptôme clair d’un système consistant à se réfugier derrière une légalité plutôt douteuse, système qui, s’il n’a pas sauvé la Hongrie, fit au moins, plus tard, une très bonne impression sur un public de bourgeois anglais.

Quant au prétexte tiré de la possibilité d’un conflit avec le pouvoir central allemand siégeant à Francfort, il est tout à fait futile. Les autorités de Francfort se trouvaient de facto renversées par la victoire de la contre-révolution à Vienne ; elles auraient également été renversées, si la Révolution avait trouvé l’appui nécessaire pour battre ses ennemis. Enfin, le grand argument, qui consiste à dire que les Hongrois ne pouvaient pas abandonner le terrain légal et constitutionnel, peut sembler