Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/162

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de l’autorité que pouvait lui donner la couronne impériale conférée par l’Assemblée de Francfort. L’Autriche était devenue beaucoup plus forte et beaucoup plus libre dans ses mouvements, depuis la perte de la couronne impuissante de l’Empire allemand, couronne qui gênait sa politique indépendante sans ajouter un iota à sa force aussi bien à l’intérieur de l’Allemagne qu’en dehors d’elle. Et, au cas où l’Autriche n’aurait pas pu maintenir ses positions en Italie et en Hongrie, elle aurait été défaite et annihilée en Allemagne également, et n’aurait jamais pu prétendre ressaisir la couronne qui avait glissé de ses mains lorsqu’elle était encore en pleine possession de ses forces. C’est ainsi que l’Autriche se déclara aussitôt opposée à toute résurrection impérialiste, demandant simplement la restauration de la Diète allemande, le seul Gouvernement central, connu et reconnu en Allemagne, par les traités de 1815, et fit paraître, le 4 mars 1849, une Constitution qui n’avait d’autre sens que de déclarer l’Autriche une monarchie indivisible, centralisée et indépendante, distincte même de cette Allemagne, que l’Assemblée de Francfort devait réorganiser.

Cette déclaration si ouverte ne laissait, en effet, d’autre choix, aux prétendus sages de Francfort, que d’exclure l’Autriche de l’Allemagne, et de créer, avec le reste du pays, une espèce de Bas-Empire, une « petite Allemagne », dont le manteau impérial, plutôt râpé, devait tomber sur les