Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/163

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épaules de Sa Majesté le roi de Prusse. C’était, rappelons-le, la renaissance d’un vieux projet, soutenu, six ou huit ans auparavant, par le parti des libéraux doctrinaires de l’Allemagne méridionale et centrale ; ils considéraient comme un don du ciel les circonstances humiliantes qui, pour le salut du pays, remettaient au premier plan leur vieux cheval de bataille, de la dernière nouveauté selon eux.

Aussi terminèrent-ils, en février et mars 1849, les débats sur la Constitution impériale, par la Déclaration des Droits et la loi électorale de l’Empire, non, toutefois, sans avoir été obligés de faire, sur beaucoup de points, les concessions les plus contradictoires, — tantôt au parti conservateur, ou plutôt réactionnaire, tantôt aux fractions plus avancées de l’Assemblée. Il était évident, en fait, que la direction de l’Assemblée, qui avait appartenu auparavant à la droite et au centre droit (les conservateurs et les réactionnaires), passait maintenant graduellement, quoique lentement, à la gauche, à la portion démocratique de ce corps. La situation, assez douteuse, des députés autrichiens dans une Assemblée qui avait exclu leur pays de l’Allemagne et dans laquelle ils étaient appelés maintenant à siéger et à voter, favorisait la rupture de l’équilibre ; il arriva ainsi que, dès la fin de février, le centre gauche et la gauche se trouvèrent généralement en majorité, grâce aux votes autrichiens, tandis que, d’autres jours, les con-