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CHAPITRE II

L’ARCHIVE DIETZ


Le « manifeste du parti communiste », trouvé chez les accusés, imprimé avant la révolution de Février, que pendant des années on put se procurer en librairie, ne pouvait ni par sa forme ni par sa destination constituer le programme d’un « complot ». Les circulaires du Comité central que l’on avait saisies s’occupaient exclusivement de la position des communistes vis-à-vis du futur Gouvernement de la démocratie ; il ne s’agissait donc pas du Gouvernement de Frédéric-Guillaume IV. Les statuts étaient ceux d’une société de propagande secrète ; mais le « Code pénal » n’édicte pas de pénalités contre les associations secrètes. La fin dernière de cette propagande visait bien, d’une façon avouée, au bouleversement de la société ; mais l’État prussien a déjà disparu une fois ; il peut disparaître dix fois, disparaître même définitivement, sans que la société existante en perde un cheveu. Les communistes peuvent contribuer à accélérer le procès de dissolution de la société bourgeoise et