Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après l’explosion de la révolution de Mars, Cherval fit un voyage de quelques semaines dans les provinces rhénanes, mais il revint alors à Londres où il séjourna sans interruption depuis le printemps de 1848 jusqu’à l’été de 1850. Il ne peut donc pas, dans le même laps de temps, s’être appliqué à développer la Ligue à Paris, à moins que Stieber, qui accomplit des miracles chronologiques, ne soit également capable de produire des miracles dans l’espace et douer les tiers du don d’ubiquité.

Ce ne fut qu’après son expulsion de Paris, en septembre 1849, que Marx était entré dans le groupe ouvrier de Great Windmill Street, apprit à connaître superficiellement Cherval, ainsi qu’une centaine d’autres ouvriers. Il ne peut donc avoir fait sa connaissance en 1848, à Cologne.

Cherval, au début, dit la vérité à Stieber sur tous les points. Stieber chercha à lui arracher des réponses mensongères. A-t-il atteint ce but ? Seul le témoignage de Stieber l’affirme, rien ne le prouve donc. Pour Stieber, il s’agissait avant tout d’imaginer des relations entre Cherval et Marx pour mettre artificiellement les accusés de Cologne en relation avec le complot de Paris.

Dès que Stieber se voit contraint de s’expliquer « en détail » sur les connivences et les correspondances de Cherval et consorts avec l’Allemagne, il se garde bien de citer même Cologne, il parle au contraire avec suffisance de Heck à Bruns-