Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commença à dépouiller les pièces du procès ; il eut tout d’abord l’idée de voir d’un peu plus près ce qu’était le communisme et le socialisme. Il se croyait d’autant plus obligé de communiquer aux jurés le résultat de ses investigations qu’il se croyait autorisé à supposer que peut-être beaucoup parmi les jurés s’étaient, comme lui, encore peu occupé de ces questions. »

Saedt acheta donc le célèbre manuel de Stein.

« Ce qu’il a appris aujourd’hui, il veut déjà l’enseigner demain. »

Mais le ministère public jouait de malheur. Il cherchait l’affaire Marx et trouvait l’affaire Cherval. Il cherche le communisme que les accusés répandent, et trouve le communisme qu’ils combattent. Dans le manuel de Stein on trouve, à la vérité, beaucoup d’espèces de communisme, sauf celle que cherche Saedt.

Stein n’a pas encore noté le communisme allemand, le communisme critique. À la vérité entre les mains de Saedt se trouve le manifeste du parti communiste que les accusés reconnaissent comme le manifeste de leur parti. Dans ce manifeste se trouve un chapitre qui contient la critique de toute la littérature communiste et socialiste antérieure, c’est-à-dire de tout ce qui est enregistré par Stein. Ce chapitre montre la différence entre la tendance communiste incriminée et toutes les autres tendances du communisme, il contient donc le contenu scientifique et la tendance scientifique de la doc-