classe bourgeoise, le maintien des conditions de cette suprématie, la conservation de la propriété, de la famille, de la religion, de l’ordre ! Sa suprématie de classe et les conditions de cette suprématie devenaient naturellement pour lui le règne de la civilisation et les conditions nécessaires de la production matérielle ainsi que des rapports commerciaux de la société qui en découlent. Le parti de l’ordre disposait de moyens pécuniaires énormes. Il organisa des succursales dans toute la France. Il avait à sa solde tous les idéologues de l’ancienne société. L’influence des pouvoirs existants lui était acquise. Il possédait une armée de vassaux bénévoles dans toute la masse des paysans et des petits bourgeois qui, étrangers encore au mouvement révolutionnaire, voyaient, dans les grands dignitaires de la propriété, les représentants naturels de leur petite propriété et de leurs maigres privilèges. Représenté sur l’étendue du territoire par un nombre énorme de roitelets, ce parti pouvait punir comme une insurrection l’échec de ses candidats, renvoyer les ouvriers rebelles, les salariés agricoles, domestiques, commis, employés de chemins de fer, écrivains, enfin tous les fonctionnaires, ses subordonnés à la mode bourgeoise. Ce parti pouvait enfin entretenir l’illusion que la Constituante républicaine avait entravé, la puissance miraculeuse du Bonaparte du 10 décembre. Nous n’avons pas compté les bonapartistes dans le parti de l’ordre. Ils ne formaient pas une
Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/110
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
la lutte des classes en france