cusation serait repoussé. Pendant toute la journée du 13 juin, le prolétariat conserva cette attitude expectante et sceptique. Il attendit que se produisît un engagement sérieux, irrémédiable, entre la garde nationale démocrate et l’armée, pour se jeter alors dans la lutte et faire dépasser à la révolution le but petit bourgeois qu’on lui assignait. Pour le cas où l’on aurait triomphé, la commune prolétarienne qui devait se dresser en face du gouvernement officiel était déjà constituée. Les ouvriers parisiens avaient appris à l’école de Juin 1848.
Le 12 juin, le ministre Lacrosse fit lui-même la proposition de passer immédiatement à la discussion de l’acte d’accusation. Le gouvernement avait, pendant la nuit, pris toutes ses dispositions d’attaque et de défense. La majorité de l’Assemblée nationale était décidée à faire descendre dans la rue sa minorité rebelle. La minorité elle-même ne pouvait plus reculer. Le sort en était jeté : 377 voix contre 8 repoussèrent la mise en accusation. La Montagne qui s’était abstenue se précipite en grondant dans les salles de propagande et dans les bureaux de la Démocratie pacifique. Un débat se déroula, long, bruyant, interminable. La Montagne était décidée à faire respecter la constitution par tous les moyens, sauf par la force des armes. Cette décision reçut l’appui d’un manifeste et d’une députation des « amis de la constitution ». C’est ainsi que s’appelaient