aux cris de Vive la constitution ! poussés mécaniquement, froidement par les membres de la démonstration, et que le peuple qui s’agitait sur les boulevards reprenait ironiquement au lieu d’en faire un grondement de tonnerre. Ce concert à plusieurs parties manquait de voix de poitrine. Quand le cortège vint battre le local des « amis de la constitution », quand parut sur le pignon de la maison un héraut constitutionnel soudoyé fendant violemment l’air de son chapeau-claque et faisant sortir d’une poitrine de stentor une grêle de Vive la constitution ! sur la tête des pélerins, ceux-ci semblèrent un moment vaincus eux-mêmes par le comique de la situation. On sait que le cortège, arrivé sur les boulevards à l’entrée de la « rue de la Paix » fut reçu d’une façon très peu parlementaire par les dragons et les chasseurs de Changarnier. Il se dispersa en un clin d’œil dans toutes les directions et lança derrière lui le cri clairsemé de « aux armes ! » uniquement pour que l’appel fait le 11 juin au Parlement reçût exécution.
La majorité des Montagnards, rassemblés dans la « rue du Hasard », s’évanouit alors que la dispersion brutale de la procession pacifique, les bruits confus de meurtres commis sur les boulevards sur la personne de citoyens désarmés, l’accroissement du tumulte dans la rue semblaient annoncer l’approche de l’émeute. Ledru-Rollin, à la tête d’une poignée de députés, sauva l’honneur de la Montagne sous la protection de l’artillerie de Paris, réunie au « Pa-