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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/130

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la lutte des classes en france

intervenant partout, l’armée des fonctionnaires, si souvent épurée déjà, épurée de nouveau, — c’étaient des lieux communs inévitables, accompagnant toujours une victoire de la réaction. Après les massacres et les déportations de juin ils méritaient une mention uniquement parce que cette fois, on s’attaquait non plus seulement à Paris, mais aussi aux départements, non plus seulement au prolétariat, mais surtout aux classes moyennes.

Les lois de répression, qui laissaient le gouvernement libre de décréter l’état de siège, enchaînaient la presse encore plus étroitement et supprimaient le droit d’association, ces lois absorbèrent, pour leur confection, toute l’activité législative de l’Assemblée nationale pendant les mois de juin, de juillet et d’août.

Go qui caractérise cependant cette époque, c’est qu’on chercha moins à tirer un profit matériel de la victoire qu’à la faire servir aux principes ; ce qui importe, c’est moins les décisions de l’Assemblée nationale que les motifs de ces décisions, moins la chose que la phrase, moins la phrase même que l’accent, les gestes qui la vivifient. L’expression franchement impudente du principe royaliste, les insultes, d’une distinction méprisante, prodiguées à la République, la divulgation par coquetterie frivole des projets de restauration, en un mot la violation affectée des convenances républicaines donnent à cette époque son ton et sa couleur. Le cri des vaincus du 13 Juin était : Vive la