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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/137

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de juin 1849 au 10 mars 1850
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la dette publique de la nation française d’une somme de 7 millions de francs. Tandis que Louis-Philippe jouait ainsi avec succès le rôle de « pauvre honteux », le ministère n’osait pas proposer une augmentation de traitement en faveur de Bonaparte et l’assemblée de son côté ne paraissait pas disposée à l’accorder. Et Bonaparte comme toujours se trouvait en présence du dilemme : Aut Cæsar, aut Clichy.

La seconde demande de crédit du ministre qui s’élevait à 9 millions de francs destinés à payer les frais de l’expédition romaine rendit plus tendues encore les relations entre Bonaparte d’un côté, les ministres et l’Assemblée de l’autre. Louis Bonaparte avait fait paraître dans le Moniteur une lettre adressée à son officier d’ordonnance, Edgard Ney ; où il astreignait le gouvernement papal à des garanties constitutionnelles. Le pape, de son côté, avait prononcé une allocution motu proprio où il repoussait toute restriction apportée à son pouvoir restauré. Avec sa lettre, Bonaparte soulevait avec une indiscrétion voulue le voile qui couvrait son cabinet pour se montrer à la galerie sous les traits d’un génie bien intentionné, mais entravé, et méconnu dans sa propre maison. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait le coquet et se parait des « coups d’ailes furtifs d’un esprit libre ». Thiers, le rapporteur de la commission ignora complètement les « coups d’ailes » de Bonaparte et se contenta de traduire en français