haute finance sur les deniers de l’État ? L’endettement toujours croissant de cet État. Et qu’est-ce qui cause l’endettement de l’État lui-même ? L’excès constant des dépenses sur les recettes, disproportion qui forme à la fois la cause et l’effet des emprunts publics.
Pour remédier à cet endettement, l’État doit restreindre ses dépenses, simplifier, diminuer le mécanisme gouvernemental, il doit gouverner le moins possible, employer le moins de personnel possible, entrer le moins possible en relation avec la société bourgeoise. Cette voie était impraticable pour le « parti de l’ordre », obligé de s’immiscer officiellement dans tout par raison d’État, d’être partout présent, à tous les instants, par l’entremise des fonctionnaires publics. La nécessité de disposer de ces moyens de répression augmentait à mesure que sa domination, que les conditions d’existence de sa classe étaient menacées davantage. On ne peut réduire la gendarmerie au moment où les attentats contre les personnes et contre les propriétés se multiplient.
Ou bien l’État doit chercher à éviter les dettes, essayer d’arriver à un équilibre momentané du budget en faisant peser sur les classes les plus riches des impôts extraordinaires. Pour soustraire la richesse nationale à l’exploitation de la Bourse, le « parti de l’ordre » devait-il sacrifier sa propre fortune sur l’autel de la patrie ? « Pas si bête[1] ».
- ↑ En français dans le texte.