marché du monde, à la tête de l’Angleterre. La révolution alors, trouvant là non son terme, mais son origine et son organisation n’aura plus le souffle court. La génération actuelle ressemble aux Israélites que Moïse conduit à travers le désert. Il ne lui suffit pas de conquérir un nouveau monde. Elle doit disparaître pour faire place à ceux qui sont prédestinés.
Revenons à Fould.
Le 14 novembre 1849, Fould monta à la tribune de l’Assemblée nationale et exposa son système financier. C’était l’apologie de l’ancien régime des impôts ! Le maintien des droits sur le vin ! Le retrait de l’impôt sur le revenu dû à Passy !
Passy pourtant n’était pas un révolutionnaire. Ancien ministre de Louis-Philippe, il comptait au nombre des puritains de la force de Dufaure. Il avait été un des plus intimes confidents de Teste, ce bouc émissaire de la monarchie de Juillet. Passy, lui aussi, avait chanté les louanges de l’ancien régime des impôts, préconisé le maintien des droits sur le vin, mais il avait aussi dévoilé le déficit. Il avait proclamé la nécessité d’une nouvelle taxe, l’impôt sur le revenu, si l’on voulait éviter la banqueroute publique. Fould, qui recommandait à Ledru-Rollin la banqueroute, préconisait le déficit devant la Législative. Il promettait des économies dont le secret se dévoila plus tard. Les dépenses se réduisirent de 60 millions et la