et au patriotisme du peuple français tout entier et de chaque Français en particulier, » après avoir, dans un autre paragraphe, signalé les « vigilants » et les « patriotes » à l’attention délicate et pénale du tribunal suprême qu’elle avait inventé, de la « haute cour. »
Telle était la constitution de 1848 qui succomba le 2 décembre 1851. Ce ne fut pas une tête qui la renversa. Il suffit qu’un simple chapeau l’ait frôlée. Ce chapeau était à la vérité le tricorne de Napoléon.
Tandis que les républicains bourgeois étaient occupés, dans l’Assemblée, à subtiliser, à discuter et à voter cette constitution, Cavaignac, au dehors de l’Assemblée maintenait Paris en état de siège. L’état de siège de Paris avait assisté la Constituante dans son enfantement républicain. Si la constitution fut plus tard assassinée à coup de baïonnettes, il ne faut pas oublier que c’était la baïonnette, baïonnette dirigée contre le peuple qui l’avait protégée dans le sein de sa mère, que c’était encore la baïonnette qui l’avait mise au monde. Les aïeux des « républicains honnêtes » avaient fait faire le tour de l’Europe à leur symbole, le drapeau tricolore. Les « républicains honnêtes » firent aussi une invention qui, d’elle-même fit son chemin dans tout le continent, mais revint toujours avec une prédilection nouvelle en France jusqu’à ce qu’elle eût acquis le droit de cité dans la moitié des départements. C’était l’état de siège.