que le petit bourgeois ne peut franchir lui-même dans sa vie ; les premiers sont donc amenés théoriquement aux mêmes problèmes et aux mêmes solutions que l’intérêt matériel et la situation sociale imposent aux seconds. Tel est, d’ailleurs, en général, le rapport qui unit les représentants politiques et littéraires d’une classe à la classe qu’ils représentent.
D’après l’analyse précédente, il va de soi que si la Montagne lutte continuellement contre le « parti de l’ordre » pour la République et ce que l’on appelle les droits de l’homme, ni la République, ni les droits de l’homme ne forment son but suprême. Le cas est semblable à celui d’une armée à laquelle on veut dérober ses armes et qui se met sur la défensive : l’armée n’est pas entrée en campagne sur le champ de bataille pour rester en possession des armes qui lui appartiennent.
Le « parti de l’ordre » provoqua la Montagne dès la réunion de l’Assemblée nationale. La bourgeoisie ressentait alors la nécessité d’en finir avec les petits bourgeois démocrates, de même qu’une année plus tôt elle avait compris la nécessité de se débarrasser du prolétariat révolutionnaire. Seulement la situation de l’adversaire était différente. La force du parti du prolétariat était dans la rue, celle de la petite bourgeoisie au sein de l’Assemblée nationale. Il s’agissait donc de l’attirer hors de l’Assemblée nationale pour la faire descendre dans la rue, et de lui faire ainsi abattre