accordent bien qu’une classe privilégiée se trouve en face d’eux, mais eux démocrates, avec tout le reste de la nation forment le peuple. Ce qu’ils représentent, c’est le droit du peuple ; ce qui les intéresse, c’est l’intérêt du peuple. Ils n’ont donc pas besoin, quand une lutte survient, d’examiner les intérêts et la situation des différentes classes. Ils n’ont pas besoin de peser par trop sérieusement les moyens dont ils disposent. Il leur suffit de donner le signal pour que le peuple avec ses ressources inépuisables fonde sur ses oppresseurs. Maintenant, si dans l’application, leurs intérêts ne paraissent pas intéressants, si leur puissance se révèle comme impuissance, la faute en est, par exemple, à de funestes sophistes qui partagent le peuple indivisible en camps ennemis, ou bien l’armée est trop éblouie pour comprendre que son propre bien est attaché à la réalisation des buts purs que poursuit la démocratie, ou bien encore un détail dans l’exécution a tout ruiné, ou enfin un hasard imprévu a remis la partie. Le démocrate sort toujours sans tache de la défaite la plus honteuse, conservant intacte l’innocence avec laquelle il s’y est engagé, bien persuadé de nouveau qu’il doit vaincre : ni lui ni son parti n’ont à abandonner l’ancien point de vue ; c’est, au contraire, aux circonstances à mûrir.
Il ne faut donc pas croire trop malheureuse la Montagne décimée, abattue et humiliée par le nouveau règlement parlementaire. Si le 13 juin