tion des gardes nationaux démocrates. Ils avaient opposé à l’armée non leurs armes il est vrai, mais bien leur uniforme et c’était en lui que gisait le talisman. L’armée se convainquit que cet uniforme était un chiffon de laine comme un autre. Le charme était rompu. Pendant les journées de juin 1848, la bourgeoisie et la petite bourgeoisie s’étaient unies à l’armée comme gardes nationaux contre le prolétariat. Le 13 juin 1848, la bourgeoisie fit anéantir la garde nationale petite bourgeoise par l’armée. Le 2 décembre 1851, la garde nationale bourgeoise avait elle-même disparu et Bonaparte ne fit que constater un fait accompli quand il contre-signa après coup son décret de dissolution. Ainsi la bourgeoisie elle-même avait brisé la dernière arme qui lui restât à opposer à l’armée dès le moment où la petite bourgeoisie n’était plus une vassale qui la suivait, mais une rebelle qui se dressait devant elle. Elle devait d’ailleurs, d’une façon générale, détruire de sa propre main tous ses moyens de défense contre l’absolutisme dès qu’elle-même était devenue absolue.
Le « parti de l’ordre » cependant célébra la reprise d’une puissance qu’il ne semblait avoir perdu en 1848 que pour la retrouver dépourvue de toute limite, par des invectives contre la République et la constitution, par l’anathème contre toutes les révolutions passées, présentes et futures, y compris celle que ses propres chefs avait accomplie, et par des lois qui enchaînaient la presse, anéantis-