sa corruption systématique. Le bourgeois et surtout le bourgeois enflé de sa dignité d’homme d’État complète sa bassesse pratique d’une exaltation théorique. En qualité d’homme d’État, il devient, comme l’État lui-même, un être supérieur et ne peut plus être combattu que sous une forme supérieure et consacrée.
Bonaparte qui précisément comme « Bohémien », comme canaille[1] princière, avait sur un gredin bourgeois l’avantage de pouvoir mener la lutte bassement, s’aperçut, quand l’Assemblée l’eut amené sur le terrain glissant des banquets militaires, des revues, de la société du 10 décembre et enfin du « Code pénal », que le moment était venu où il lui était possible de passer d’une défensive apparente à l’offensive. Il se trouvait peu gêné des petites défaites essuyées entre temps, par les ministres de la Justice, de la Guerre, de la Marine, des Finances, défaites qui manifestaient le mécontentement grognon de l’Assemblée. Il n’empêcha même pas les ministres de se retirer. Il laissa ainsi reconnaître la subordination du pouvoir exécutif vis-à-vis du Parlement. Il pouvait accomplir ce qu’il avait commencé pendant les vacances de la Législative, effectuer la séparation du pouvoir exécutif et du Parlement et révoquer Changarnier.
Une feuille, dévouée à l’Élysée, publia un ordre du jour, soi-disant adressé pendant le mois de
- ↑ Lumpenproletarier.