siste précisément dans la bonne opinion que l’intérêt de leur parti parvient à faire courir sur leur compte : ils se réduisent à n’être plus que des figures banales dès que les circonstances les invitent à faire miracle. L’incrédulité surtout est l’ennemi mortel de ces héros prétendus et de ces saints véritables. Aussi manifestent-ils une indignation morale et digne vis-à-vis des gens de peu d’enthousiasme, diseurs de bons mots et moqueurs.
Le soir même les ministres sont appelés à l’Élysée. Bonaparte veut imposer la destitution de Changarnier. Cinq ministres se refusent à la signer. Le Moniteur annonce une crise ministérielle. Enfin la presse de l’ordre menace de la constitution d’une armée parlementaire sous le commandement de Changarnier. La constitution donnait au « parti de l’ordre » le droit de le faire. Il suffisait pour cela de nommer Changarnier président de l’Assemblée nationale et de requérir une masse quelconque de troupes pour assurer sa sécurité, Elle pouvait le faire d’autant plus sûrement que Changarnier se trouvait encore réellement la tête de l’armée et de la garde nationale de Paris et ne désirait rien tant qu’être requis avec la troupe. La presse bonapartiste n’osait pas encore contester le droit de l’Assemblée à la réquisition directe des troupes, scrupule juridique qui, dans la circonstance, ne présageait pas le succès. Il est vraisemblable que l’armée eût obéi aux ordres de l’Assemblée nationale si l’on considère que Bonaparte dût