rien, l’Assemblée nationale s’était transformée en un parlement de l’ancien régime qui abandonne l’action au gouvernement et doit se contenter de remontrances grognonnes post factum.
Le parti de l’ordre reçut le nouveau ministère par une tempête d’indignation. Le général Bedeau rappelle la bienveillance de la commission permanente pendant les vacances et les scrupules exagérés qui l’ont empêché de publier ses procès-verbaux. Le ministre de l’intérieur insiste alors en personne pour la publication de ces pièces qui, ne dévoilant aucun fait nouveau sont naturellement devenues aussi insipides que de l’eau tiède, et sont reçues par le public blasé sans la plus légère émotion. Sur la proposition de Rémusat, l’Assemblée se retire dans ses bureaux et nomme un « comité de mesures extraordinaires ». Paris s’écarte d’autant moins de son train ordinaire que le commerce prospère à ce moment. Les manufactures sont occupées. Le prix du blé est bas. Les vivres abondent. Les caisses d’épargne reçoivent tous les jours de nouveaux dépôts. Les « mesures extraordinaires » que le Parlement avait annoncé, avec tant de bruit se réduisent le 18 janvier à un vote de défiance dirigé contre les ministres où l’on ne fait pas même mention du général Changarnier. Le « parti de l’ordre » était obligé de poser ainsi la question pour s’assurer les voix des républicains. De toutes les mesures prises par le ministère, en effet, la destitution, de Changarnier était la seule