qui eut l’approbation de ces derniers et le parti de l’ordre ne pouvait blâmer les autres actes gouvernementaux puisqu’il les avait lui-même dictés.
Le 18 janvier 415 voix contre 286 se prononcèrent en faveur de la motion de défiance. Elle passa seulement grâce à une coalition des légitimistes et des orléanistes avérés, alliés aux républicains purs et à la Montagne. C’était une preuve que le « parti de l’ordre » n’avait pas seulement perdu le ministère, perdu l’armée, mais qu’encore, dans les conflits avec Bonaparte, il ne possédait plus sa majorité parlementaire. Une troupe de représentants avait déserté son camp et cela par fanatisme de la conciliation, par crainte de la lutte, par affaissement, par des considérations de famille au sujet de fonctions publiques exercées par des parents, par spéculation sur les ministères qui allaient vaquer (Odilon Barrot), par ce bas égoïsme qui pousse toujours un bourgeois ordinaire à sacrifier l’intérêt général de sa classe à tel ou tel mobile particulier. Les représentants bonapartistes d’abord ne marchaient avec le « parti de l’ordre » que s’il s’agissait de lutter contre la révolution. Le chef du parti catholique, Montalembert, jetait déjà au profit de Bonaparte son influence dans la balance : il doutait en effet des chances qu’avait de vivre le parti parlementaire. Les chefs de ce parti, enfin, Thiers et Berryer, l’orléaniste et le légitimiste étaient obligés de se proclamer publiquement républicains, de confesser que si leur cœur était