royaliste, leurs idées étaient républicaines et que leur république parlementaire restait la seule forme permettant la suprématie de la bourgeoisie tout entière. Ils se voyaient contraints de flétrir, aux yeux de la bourgeoisie même, de qualifier d’intrigue aussi dangereuse qu’étourdie les projets de restauration qu’ils poursuivaient sans se rebuter, à l’insu du Parlement.
Le vote de défiance du 18 janvier frappait les ministres, mais n’atteignait pas le président. Ce n’était cependant pas le ministère, c’était le président qui avait destitué Changarnier. Le « parti de l’ordre » devait-il mettre Bonaparte lui-même en accusation ? Pour ses velléités de restauration ? Elles ne faisaient que compléter celles de ce parti. Pour sa conspiration dans les revues militaires et au sein de la société du 10 décembre ? Le « parti de l’ordre » avait depuis longtemps enterré ces questions par l’ordre du jour pur et simple. Pour la destitution du héros du 29 janvier et du 13 juin, de l’homme qui en mai 1850, menaçait, en cas d’émeute, de mettre le feu aux quatre coins de Paris ? Les alliés des gens de l’ordre, la Montagne et Cavaignac ne permirent jamais de relever le « boulevard de la société » par un compliment de condoléance officiel. On ne pouvait contester au président le droit constitutionnel de destituer un général.
On tempêtait uniquement parce qu’il avait fait un usage anti-parlementaire du droit qu’il tenait de la constitution. Mais « le parti de l’ordre »