n’avait-il pas fait un usage inconstitutionnel de ses prérogatives parlementaires, en particulier, en abolissant le suffrage universel ? On était donc tenu de se mouvoir exactement dans les limites parlementaires. Cela relevait de cette maladie spéciale qui depuis 1848 a fleuri sur tout le continent, le crétinisme parlementaire, qui relègue les malades qui en sont infectés en un monde imaginaire, leur enlève tout sens, tout souvenir, toute intelligence du grossier monde extérieur ; ils relevaient de ce crétinisme parlementaire les gens de l’ordre qui, de leurs propres mains, avaient anéanti toutes les conditions d’un pouvoir parlementaire. Ils devaient le faire dans leur lutte contre les autres classes, mais tenaient encore pour des victoires leurs succès parlementaires et croyaient atteindre le président en frappant les ministres. Ils lui fournissaient seulement l’occasion d’humilier de nouveau l’Assemblée nationale aux yeux de la nation. Le 20 janvier le Moniteur annonçait que la démission du ministère tout entier était acceptée. Sous prétexte qu’aucun parti parlementaire n’avait plus la majorité, comme le montrait le vote du 18 janvier, ce fruit de la coalition de la Montagne et des royalistes, Bonaparte nomma un soi-disant ministère de transition dont aucun membre du Parlement ne faisait partie et qui ne se composait que d’individus complètement inconnus et dénués de toute importance : c’était un ministère de simples commis et de scribes. Le « parti de l’ordre » pouvait désor-
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le xviii brumaire de louis bonaparte
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