tive d’un ministère purement républicain et du rétablissement devenu inévitable du suffrage universel. En même temps, il persuadait à la bourgeoisie que tous ses efforts sincères de constituer un ministère parlementaire échouaient devant l’inimitié intraitable des fractions royalistes. La bourgeoisie n’en réclamait qu’à plus hauts cris un « gouvernement fort », elle trouvait d’autant plus impardonnable de laisser la France « sans administration » qu’une crise commerciale universelle semblait imminente. Cette crise créait au socialisme des partisans dans les villes et le prix bas, ruineux, du blé faisait de même à la campagne. Le commerce devenait de jour en jour plus languissant. Le nombre des inoccupés augmentait à vue d’œil. A Paris, au moins 10.000 ouvriers se trouvaient sans pain. A Rouen, Mulhouse, Lyon, Roubaix, Tourcoing, St-Etienne, Elbeuf, etc., de nombreuses fabriques étaient arrêtées. Dans ces conditions, Bonaparte pouvait espérer de réinstaller le 11 avril le ministère du 18 janvier. Il se composait de MM. Rouher, Fould, Baroche, etc., renforcés par M. Léon Foucher que la Constituante à ses derniers jours avait, sauf les voix de cinq ministres, unanimement flétri d’un vote de défiance pour publication de fausses dépêches télégraphiques. Ainsi, l’Assemblée nationale avait le 18 janvier remporté une victoire sur le ministère, avait lutté avec Bonaparte pendant trois mois pour permettre le 11 avril à Fould et à Baroche
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