reconquérir. Voter pour la revision constitutionnelle ? On savait d’avance que c’était inutile, qu’on se heurterait en vertu de la constitution au veto des républicains. Déclarer contrairement à la constitution que la simple majorité était suffisante ? Il fallait alors s’attendre à ne pouvoir rester maître de la révolution qu’en se soumettant absolument à la domination de Bonaparte. C’était faire de Bonaparte le maître de la constitution, de la revision et de l’Assemblée elle-même. Une revision partielle en prolongeant les pouvoirs du président préparait les voies à l’usurpation impérialiste. Une revision générale qui eût abrogé l’existence de la République mettait inévitablement en conflit les prétentions dynastiques ; les conditions d’une restauration bourbonienne, celles d’une restauration orléaniste n’étaient pas seulement différentes, elles s’excluaient réciproquement.
La République parlementaire était mieux que le terrain neutre où les deux fractions de la bourgeoisie française, orléanistes et légitimistes, grande propriété foncière et industrie, pouvaient se maintenir côte à côte avec des droits égaux. La République parlementaire était la condition indispensable de leur domination en commun. C’était la seule forme de gouvernement où l’intérêt général de la classe rabaissât les prétentions de ses fractions isolées et les exigences de toutes les autres classes de la société. A titre de royalistes, ces