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Page:Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/325

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le xviii brumaire de louis bonaparte
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deux fractions retombaient dans leur ancien antagonisme, dans la lutte pour la suprématie de la propriété foncière ou de l’argent et l’expression la plus élevée de cet antagonisme, sa personnification était fournie par leurs rois eux-mêmes, par leurs dynasties. De là vient la répugnance qu’inspirait au « parti de l’ordre » le rappel des Bourbons.

L’orléaniste Creton, représentant du peuple, avait périodiquement en 1849, 1850, 1851 déposé une proposition d’abrogation du décret de bannissement porté contre les familles royales. Le Parlement, tout aussi périodiquement, avait offert le spectacle d’une assemblée de royalistes qui fermait opiniâtrement à ses rois bannis les portes par lesquelles ils pouvaient rentrer. Richard III avait tué Henri VI en faisant la remarque qu’il était trop parfait pour cette terre et appartenait au ciel. Les royalistes français déclaraient que la France était trop méchante pour posséder ses rois à nouveau. Contraints par la force des circonstances, ils étaient devenus républicains et sanctionnaient, à des reprises différentes, le décret populaire qui avait chassé leurs rois de la France.

La revision de la constitution — et les circonstances forçaient à s’en préoccuper — menaçait outre la République le règne en commun des deux fractions de la bourgeoisie. En faisant renaître la possibilité de la monarchie, elle réveillait la rivalité