tente se rompait, que l’agitation en faveur de Joinville prenait de l’extension, les négociations entre Faucher, le ministre de Bonaparte, et les légitimistes devenaient plus ardentes, plus sérieuses.
La dissolution du « parti de l’ordre » ne s’arrêta pas à ses éléments primitifs. Chacune des deux grandes fractions se décomposa à son tour. Il semblait que toutes les anciennes nuances politiques, tous les vieux partis qui s’étaient autrefois combattus et opprimés sur le terrain de la royauté légitime ou de l’orléanisme, se fussent réveillés comme ces infusoires qui renaissent au contact d’une goutte d’eau. Il semblait que toutes ces anciennes factions eussent de nouveau acquis une nouvelle force vitale pour former ainsi des groupes particuliers et poursuivre leurs querelles d’une façon indépendante. Les légitimistes avaient l’illusion des disputes entre les Tuileries et le pavillon de Marsan, entre Villèle et Polignac. Les orléanistes revivaient l’âge d’or des tournois entre Guizot, Molé, Broglie, Thiers et Odilon Barrot.
Les fractions du « parti de l’ordre » étaient toutes d’accord sur l’utilité de la revision, mais se trouvaient aussitôt divisées sur les limites de celle-ci ; elles se composaient des légitimistes sous la conduite de Berryer et de Falloux d’une part, de Larochejaquelein d’autre part, et comprenaient aussi les orléanistes fatigués de lutter, dont les chefs étaient Molé, Broglie, Montalembert et Odilon