façon la plus servile Bonaparte dans ses tournées, même quand il attaqua, sans retenue, comme à Dijon, l’Assemblée nationale et, en particulier, « le parti de l’ordre. »
Quand le commerce allait bien, comme c’était encore le cas au début de 1851, la bourgeoisie commerçante s’élevait contre toute lutte parlementaire : elle craignait que le commerce n’en perdît son entrain. Quand les affaires allaient mal, elle se plaignait des luttes parlementaires, y voyait la cause de la crise et demandait à grands cris que l’on se tût pour permettre au commerce de reprendre la parole. Les débats sur la revision tombèrent précisément dans ce mauvais moment. Comme il s’agissait de l’être ou du non être de la forme politique existante, la bourgeoisie se sentit d’autant plus en droit de demander à ses représentants la fin de ce provisoire qui la tourmentait et, en même temps, le maintien du statu quo. Il m’y avait pas là contradiction. En demandant la fin du provisoire, elle entendait précisément le prolonger, ajourner le moment où il lui faudrait prendre une décision, le reléguer en un lointain nébuleux. Le statu quo ne pouvait être maintenu que de deux façons : par la prolongation du pouvoir de Bonaparte ou la retraite constitutionnelle de celui-ci et la nomination de Cavaignac. Une partie de la bourgeoisie désirait cette seconde solution et ne savait donner à ses représentants de meilleur conseil que de garder le silence et de ne pas