s’ajouter à la cause primordiale furent les suivantes : la mauvaise récolte du coton de 1850 et de 1851, puis la certitude d’une récolte plus fructueuse qu’on ne s’y attendait, produisirent une hausse, puis une baisse subite, bref des oscillations dans le prix du coton. La récolte de soie brute était, au moins en France, tombée au-dessous de la moyenne. La fabrication des lainages s’était enfin tellement étendue que la production de cette matière ne pouvait suffire et le prix de la laine brute monta d’une façon très disproportionnée avec celui des marchandises de laine. Ainsi la matière brute de trois industries intéressant le marché universel fournit déjà une triple raison à la naissance d’une crise commerciale. Abstraction faite de ces circonstances spéciales, la crise apparente de 1851 n’était que l’arrêt qui, dans le cycle que décrit l’industrie, naît chaque fois de la surproduction et de la surspéculation au moment où la crise n’a pas rassemblé encore toutes ses forces pour traverser ensuite, avec une rapidité fébrile, la dernière partie du cycle et revenir à son point de départ, la crise générale du commerce. Durant les intervalles de l’histoire du commerce, des banqueroutes de négociants éclatent en Angleterre, tandis qu’en France l’industrie même est mise au repos, soit parce que la concurrence anglaise qu’elle ne peut plus soutenir l’oblige à battre en retraite sur tous les marchés, soit parce que, comme industrie de luxe, elle est frappée de
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le xviii brumaire de louis bonaparte
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