villes ni dans les campagnes. Elle cherche à s’emparer des fonctions d’État qui constituent une sorte d’aumône respectable et favorise ainsi la création de ces fonctions. Napoléon remboursa avec usure les impôts forcés en ouvrant à la baïonnette de nouveaux marchés et en pillant le continent. L’impôt aiguillonnait alors l’industrie du paysan ; il lui enlève maintenant ses dernières ressources et la laisse complètement désarmée contre le paupérisme. Et une énorme bureaucratie, bien galonnée et bien nantie, est « l’idée napoléonienne » qui sourit le plus au second des Bonapartes. Comment ne lui plairait-elle pas à lui, qui est contraint de créer à côté des véritables classes de la société, une caste artificielle pour qui le maintien du régime devienne une question de subsistance. Une de ses premières opérations financières consista donc à relever les appointements des fonctionnaires à leur ancien taux et à créer de nouvelles sinécures.
Une autre « idée napoléonienne » fait de la domination du prêtre un moyen de gouvernement. Mais si la parcelle nouvellement née, en accord avec la société, en état de dépendance vis-à-vis des forces naturelles et de soumission à l’autorité, était naturellement religieuse, la parcelle accablée de dettes, brouillée avec la société et l’autorité, obligée de dépasser son insuffisance, devient naturellement irreligieuse. Le ciel était jadis un joli supplément offert au mince lopin de terre que l’on venait d’acquérir, d’autant plus qu’il faisait la pluie