l’extérieur ni à l’intérieur. C’est ce qui la désarma. La tâche ne consistait plus à transformer révolutionnairement le monde ; elle était réduite à s’adapter aux conditions de la société bourgeoise. Le gouvernement provisoire s’y employa avec fanatisme. Les mesures financières en témoignent de la façon la plus expresse.
Le crédit public et le crédit privé étaient naturellement ébranlés. Le crédit public se fonde sur une certaine confiance. On compte que l’État se laissera exploiter par les Juifs de la finance. Mais l’ancien État avait disparu et la Révolution avait été dirigée surtout contre l’aristocratie financière. Les troubles commerciaux de la dernière crise que nous venons de subir ne s’étaient pas encore déchaînés. Pourtant les banqueroutes succédaient aux banqueroutes.
Le crédit privé était paralysé, la circulation arrêtée, la production en suspens, avant que n’éclatât la révolution de Février. La crise révolutionnaire exagéra la crise commerciale. Le crédit privé repose sur la conviction que la production bourgeoise et l’ensemble de ses rapports, que l’ordre bourgeois resteront intacts, sont intangibles. Quel ne dût pas être l’effet d’une révolution qui mettait en question le fondement de la production bourgeoise, l’esclavage économique du prolétariat, qui dressait en face de la Bourse le sphinx du Luxembourg ? Le relèvement du prolétariat, c’est l’anéantissement du crédit bour-