des républicains démocrates. S’il s’agissait du contenu, leur langage même ne se distinguait pas de celui des bourgeois royalistes. Les intérêts de la bourgeoisie, les conditions matérielles de sa suprématie et de son exploitation de classe forment, en effet, le contenu de la république bourgeoise.
Ce n’est donc pas le royalisme, mais le républicanisme bourgeois que reflétaient l’existence et les actes de cette Constituante qui ne mourut pas, ne fut pas assassinée, mais tomba en pourriture.
Pendant tout le temps que dura la domination de l’assemblée et qu’elle joua sur la scène publique le rôle principal, on sacrifiait sans interruption des victimes dans la coulisse. — Les conseils de guerre condamnaient sans relâche les insurgés de juin faits prisonniers. On déportait sans jugement. La Constituante avait le tact d’avouer que les insurgés de juin n’étaient pas des criminels qu’elle jugeait, mais des ennemis qu’elle écrasait.
Le premier acte de l’Assemblée nationale constituante fut la constitution d’une commission d’enquête, chargée d’instruire sur les événements de juin, sur le 15 mai et sur la participation à ces journées des chefs des partis socialistes et démocratiques. L’instruction était directement dirigée contre Louis Blanc, Ledru-Rollin et Caussidière. Les républicains bourgeois brûlaient d’impatience de se débarrasser de ces rivaux. Ils ne pouvaient remettre en de meilleures mains la satisfaction de