Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/234

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proprement dite s’anéantit par la concurrence de nouveaux terrains plus fertiles ; ensuite, les améliorations qui pouvaient avoir une valeur à une certaine époque, cessent d’en avoir du moment qu’elles sont devenues universelles par le développement de l’agronomie.

Le représentant de la terre capital, ce n’est pas le propriétaire foncier, mais le fermier. Le revenu que la terre donne comme capital, c’est l’intérêt et le profit industriel et non la rente. Il y a des terres qui rapportent cet intérêt et ce profit et qui ne rapportent point de rente.

En résumé, la terre, en tant qu’elle donne un intérêt, est la terre capital, et, comme terre capital, elle ne donne pas une rente, elle ne constitue pas la propriété foncière. La rente résulte des rapports sociaux dans lesquels l’exploitation se fait. Elle ne saurait pas résulter de la nature plus ou moins dure, plus ou moins durable de la terre. La rente provient de la société et non pas du sol.

D’après M. Proudhon, l’« amélioration dans l’usage de la terre », — conséquence « du perfectionnement de l’industrie, » — est cause de la hausse continuelle de la rente. Cette amélioration la fait au contraire baisser périodiquement. En quoi consiste, en général, toute amélioration, soit dans l’agriculture, soit dans la manufacture ? C’est à produire plus avec le même travail, c’est à produire autant, ou même plus avec