sent plus exister les uns à côté des autres. De tous les instruments de production, le plus grand pouvoir productif, c’est la classe révolutionnaire elle-même. L’organisation des éléments révolutionnaires comme classe suppose l’existence de toutes les forces productives qui pouvaient s’engendrer dans le sein de la société ancienne.
Est-ce à dire qu’après la chute de l’ancienne société il y aura une nouvelle domination de classe, se résumant dans un nouveau pouvoir politique ? Non.
La condition d’affranchissement de la classe laborieuse c’est l’abolition de toute classe, de même que la condition d’affranchissement du tiers état, de l’ordre bourgeois, fut l’abolition de tous les états et de tous les ordres.
La classe laborieuse substituera, dans le cours de son développement, à l’ancienne société civile une association qui exclura les classes et leur antagonisme, et il n’y aura plus de pouvoir politique proprement dit, puisque le pouvoir politique est précisément le résumé officiel de l’antagonisme dans la société civile.
En attendant, l’antagonisme entre le prolétariat et la bourgeoisie est une lutte de classe à classe, lutte qui, portée à sa plus haute expression, est une révolution totale. D’ailleurs, faut-il s’étonner qu’une société, fondée sur l’opposition des classes, aboutisse à la contradiction brutale, à un choc de corps à corps comme dernier dénouement ?