Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/162

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partie des Bohémiens et des Slaves du Sud ; mais peuvent-ils espérer que l’histoire rétrogradera de mille ans pour faire plaisir à quelques phtisiques groupements d’hommes, lesquels, tout le long du territoire qu’ils occupent, côtoient et se mêlent à des Allemands ; lesquels de temps presque immémorial n’ont eu d’autre langue, pour toutes les fins de la civilisation, que l’allemand, et auxquels font défaut les toutes premières conditions d’une existence nationale, à savoir, le nombre et un territoire compact ?

Aussi bien, le soulèvement panslaviste, derrière lequel, dans tous les territoires des Slaves allemands et hongrois, se dissimulait l’aspiration au rétablissement de l’indépendance de toutes ces innombrables petites nations, entrait-il partout en collision avec les mouvements révolutionnaires européens ; et les Slaves, bien qu’ils prétendissent combattre, pour la liberté, se rangeaient invariablement (la fraction démocratique des Polonais excepté) du côté du despotisme et de la réaction. Ce fut le cas en Allemagne, en Hongrie, et même par-ci, par-là, en Turquie. Traîtres à la cause populaire, soutien et appui principal de la cabale du gouvernement autrichien, ils s’étaient mis hors la loi aux yeux