Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/165

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Francfort lui-même s’était insurgé contre elle, avait cependant eu une origine plus ou moins révolutionnaire ; elle occupait, en janvier, une position révolutionnaire anormale ; sa compétence n’avait jamais été bien déterminée, mais elle avait finalement pris la décision — jamais reconnue, il est vrai, par les grands États — que ses résolutions auraient force de loi. Dans ces circonstances et alors que le parti monarchiste constitutionnel vit sa position changer de face par le relèvement des absolutistes, quoi d’étonnant que la bourgeoisie libérale, monarchiste, de l’Allemagne presque tout entière ait mis son dernier espoir dans la majorité de cette assemblée, tandis que la petite bourgeoisie, le noyau du parti démocratique, se serrait dans sa détresse grandissante autour de la minorité de ce même corps qui effectivement formait la dernière phalange parlementaire compacte de la démocratie. D’un autre côté, les grands gouvernements et, en particulier, le ministère prussien, comprirent toujours davantage l’incompatibilité d’un pareil corps électif irrégulier avec le système monarchique de l’Allemagne rétabli ; et s’ils n’en exigèrent pas la dissolution immédiate, c’était uniquement parce que l’heure n’était pas encore venue, et que la Prusse espérait