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seigneur. Ici donc la partie payée et la partie impayée du travail étaient séparées d’une manière sensible, séparées dans le temps et dans l’espace ; et cette idée absurde de faire travailler un homme pour rien transportait d’indignation nos Libéraux.

En fait, pourtant, qu’un homme travaille trois jours de la semaine pour lui-même sur son propre champ et trois jours pour rien sur le domaine de son seigneur, ou bien qu’il travaille à la fabrique ou à l’atelier six heures par jour pour lui-même et six pour son patron, cela revient absolument au même, encore que dans ce dernier cas les portions payées et impayées du travail soient entremêlées et inséparables, et bien que la nature de toute l’opération soit complètement masquée par l’intervention du contrat et par la paye reçue à la fin de la semaine. Le travail gratuit paraît être donné volontairement dans un cas et être forcé dans l’autre. C’est là toute la différence.

Quand j’emploierai l’expression de « valeur du travail », ce ne sera que comme un terme de la langue populaire pour signifier la « valeur de la force de travail ».