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Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/137

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l’entrepreneur capitaliste. Pour l’ouvrier lui-même, il est d’une importance secondaire que cette plus-value, résultat de son surtravail, de son travail impayé, soit empochée exclusivement par l’entrepreneur capitaliste, ou que ce dernier soit contraint d’en céder des portions sous le nom de rente et d’intérêt à des tiers. Supposons que l’entrepreneur capitaliste utilise son propre capital et qu’il soit son propre propriétaire foncier, toute la plus-value affluerait alors dans sa poche.

C’est l’entrepreneur capitaliste qui extrait directement de l’ouvrier cette plus-value, quelle que soit la part qu’il en puisse finalement garder lui-même. C’est par conséquent de ce rapport entre l’entrepreneur capitaliste et l’ouvrier salarié que dépend tout le système du salariat et tout le système de production actuel. Lorsque quelques citoyens qui ont pris part à notre discussion, ont essayé de rapetisser le sujet et de traiter ce rapport fondamental entre l’entrepreneur capitaliste et l’ouvrier comme une question subalterne, ils commettaient donc une erreur énorme, bien que d’autre part ils eussent raison d’affirmer que, dans des conditions données, une hausse des prix peut affecter de façon très inégale l’entrepreneur capitaliste, le propriétaire foncier, le capitaliste financier, et, si vous voulez, le collecteur d’impôts.

De ce qui a été dit résulte encore une autre déduction.

La partie de la valeur de la marchandise qui ne représente que la valeur des matières premières, des machines, bref, la valeur des moyens de production consommés ne produit aucun revenu et ne fait que restituer le capital. Mais en dehors de cela, il est faux de dire que l’autre partie de la valeur de la marchandise qui forme le revenu ou qui peut être distribuée sous forme de salaire, profit, rente foncière, intérêts, est constituée par la valeur des salaires, la valeur de la rente foncière, la valeur du profit, etc. Nous laisserons tout d’abord de côté les salaires et nous ne nous occuperons que des profits industriels, de l’intérêt et des rentes foncières. Nous venons de voir que la plus-value contenue dans la marchandise, c’est-à-dire la partie de la valeur dans laquelle est incorporé du travail non payé, se