Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/12

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bien son républicanisme social ne différait-il guère de la doctrine de Lamennais, biblique de ton comme la sienne. Cette doctrine est trop éloignée de Marx pour que nous ayons à l’exposer ici.

Les lois de septembre 1834 sur les associations mirent fin à cette forme de la propagande. La société n’en subsista pas moins ; mais, comme les sociétés françaises du même temps, elle se fit secrète.


II. La Fédération des Bannis : Jacob Venedey et Théodore Schuster (1834-36)


La nouvelle société s’appela la Fédération des Bannis. Elle comprit le même personnel que l’association dont elle était issue. Mais elle le disciplina sévèrement. Son organisation n’est pas connue parfaitement. Il semble que les groupes se soient appelés des tentes (Zelte) ou des chaumières (Hütten)[1]. Le comité exécutif, le foyer (Brennpunkt) autour duquel se groupaient ces tentes, exigeait l’obéissance passive et le secret. Peut-être bien, comme dans la franc-maçonnerie, dans le compagnonnage, dans le carbonarisme et dans les sociétés secrètes ultérieures, y avait-il une cérémonie d’initiation ou les récipiendaires étaient menacés de déshonneur et de mort en cas de trahison. On ne sait rien sur l’effectif de la société. Mais

  1. Georg. Adler. Die Geschichte der ersten socialpolitischen Arbeiterbewegung in Deutschland. Breslau 1885, p. 11 sq. Mais cet auteur ne cite pas ses sources.