Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/146

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sociales établies par la bourgeoisie à son profit et dissoutes par elle dans le prolétariat (§ 27). 1o la propriété ; 2o la famille ; 3o la nationalité ; 4o la vie sentimentale et mentale. Elle essaie un pronostic sommaire au sujet de la société communiste à venir.

36-45. La propriété au regard du prolétariat. — On dit que le communisme abolit la propriété. C’est, au dire de Marx qui a fourni l’essentiel de cette argumentation, se placer d’emblée dans l’idéologie bourgeoise ; c’est croire qu’il y a une forme éternelle de la propriété, qui est précisément celle de la bourgeoisie, et que le communisme aurait la folie de vouloir briser. Le communisme soutient seulement que la propriété bourgeoise n’a pas toujours existé. La bourgeoisie a aboli d’autres formes de propriété avant la sienne. Son histoire entière (§ 4-14) est une série d’expropriations accomplies à son profit. Toutes les formes antérieures de la propriété reposaient : 1o sur l’exploitation de l’homme par l’homme ; 2o sur l’antagonisme des classes. La propriété bourgeoise, héritière de tout ce passé, a poussé à bout cette exploitation et cet antagonisme. Ce que le communisme veut abolir, c’est tout antagonisme de classe et toute exploitation, et par conséquent les formes juridiques qui la permettent, les formes économiques où elle a lieu.

La propriété que veut abolir le communisme n’est donc pas « la propriété personnellement, acquise par le travail de l’individu (§ 37) ». Au contraire, c’est cette propriété qu’il se propo-