Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/179

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(§ 15), de la machine extirpeuse d’hommes, qui réduit en esclavage l’enfant et jette la femme dans la prostitution (§ 48) ? C’est Marx lui-même qui parla du livre de la Répartition des richesses comme d’un livre connu et qui fit de François Vidal « le représentant qualifié de la petite bourgeoisie socialiste » aux élections parisiennes de 1850[1].

Pourtant, ni la théorie de la concentration des capitaux et des terres, ni celle surtout de la guerre commerciale entre les nations, et de ce cosmopolitisme bourgeois qui, en imposant à tous les peuples les formes de la production bourgeoise, travaille aussi, à son insu, à l’effacement des nationalités anciennes, ne peuvent être ou de Sismondi ou de Buret ou de Vidal, C’est à un autre que songe ici Marx. Il n’avait pas en 1847 l’importance que lui vaudra l’étude toujours plus attentive qu’il faudra lui consacrer. Nous croyons avoir démontré par des rapprochements de textes nombreux que Marx l’a connu[2]. Juge-t-on vraisemblable que Pecqueur, tant de fois cité et discuté dans les Contradictions économiques, ait passé inaperçu de Marx quand il écrivit l’Anti-Proudhon ? N’est-il pas probable qu’il s’est reporté au texte ?

Pourquoi donc ne l’avoir point cité ? Parce qu’on cite les « chefs », et, croyons-nous, parce que le nom de Pecqueur soulevait une grave

  1. Marx. Klassenkæmpfe in Frankreich, p. 96.
  2. M. G. Sorel, qui est de notre avis, avait déjà fait de tels rapprochements. Les nôtres sont nouveaux, croyons-nous. On en jugera.