Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/24

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à une révolution toute politique. On exigeait l’obéissance passive pour la réalisation violente d’une fin médiocre. Les adhérents prolétariens, sous l’impulsion de la doctrine nouvelle de Schuster, sans abandonner l’espérance d’une action énergique, crurent nécessaire de débuter par une propagande ouverte. Déjà l’opinion se faisait jour en eux que la révolution sociale ne serait plus la révolution d’une minorité ; et, devant être faite par le grand nombre une fois convaincu, elle n’avait plus de raison de se préparer dans l’ombre. Ils firent sécession en 1836, avec Schuster ; et quand la police prussienne, en 1840, « flaira » quelques groupés, anciennement affiliés à la Fédération des Bannis, ces groupes avaient cessé d’être vivants[1]. Les groupes qui suivirent Schuster reconstituèrent au contraire, avec Paris pour centre, une Fédération des Justes, dont l’effectif grossit rapidement.


III. La Fédération des Justes et Wilhelm Weitling (1836-1839).


Le groupement nouveau se composa surtout d’artisans. À l’obéissance passive de la Fédération des Bannis, il substitua une organisation démocratique et élective[2]. Quelques littérateurs

  1. Frédéric Engels. Préface de 1885 aux Enthüllungen über den Kommunistenprozess zu Köln, par Karl Marx, p. 3.
  2. V. Franz Mehring. Geschichte der deutschen Sozialdemokratie, t. i, p. 77.