Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/25

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y demeurèrent très influents sans doute. Ce furent, avec Schuster, le poète Germain Mæurer, le cabétiste Hermann Ewerbeck. Karl Schapper aussi, bien qu’il gagnât sa vie à Paris comme typographe, avait autrefois étudié les sciences forestières à Giessen. Mais le cordonnier Heinrich Bauer, l’horloger Joseph Moll le tailleur Wilhelm Weitling assuraient la prépondérance des ouvriers manuels.

À vrai dire, le droit d’association, tel qu’il existait en France alors, empêcha la fédération de se constituer à ciel ouvert. Elle demeura contre son gré, une société secrète ; et, comme la Fédération des Bannis semble avoir été affiliée à la Société des Droits de l’Homme, elle s’affilia à la Société des Saisons, fondée par Barbes et Blanqui en 1837.

L’organisation, sinon dans sa terminologie du moins dans sa forme, se rapprochait de la Société des Saisons. Arnold Ruge l’a décrite par ouï-dire en 1842[1]. Un groupe de dix membres formait une commune ; dix communes s’imissant en un pays (Gau). Une assemblée centrale, dite halle, réunissait les délégués de tous les pays, qui élisaient un Comité exécutif (Vorstand) et un Comité assistant (Beistand). Pareillement, les assesseurs des pays élisaient une Halle assistante (Beihalle). Le Comité exécutif avait la direction politique. Le Comité assistant avait le contrôle. La Halle assistante

  1. Arnold Ruge. Zwei Jahre in Paris. Leipzig, 1846, chap. 21.