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1849, avec Bürgers, Dronke, Engels, Wilhelm Wolff, Ferdinand Wolff, fit à son journal, le plus magnifiquement écrit dont ait jamais disposé la cause prolétarienne, un renom mérité de science approfondie, de sens politique, de hauteur morale et de virulence révolutionnaire.

Mais, selon la tactique préconisée par le Manifeste, les marxistes, trop peu nombreux, ne s’isolaient point. Ils entraient dans les organisations des partis les plus voisins, essayaient de les tirer à eux. Comme Stephan Born, dans le Nord, avait groupé dans une fraternité ouvrière, évidemment un peu lâche, réuni dans des congrès, sans doute mal orientés, des artisans auxquels, à force d’éloquence, il faisait adopter presque tout le programme marxiste, ainsi Marx et son groupe entraient dans les congrès démocratiques qui se tenaient alors dans la région rhénane.

Il y en eut un dès juin 1848 à Francfort-sur-le-Mein, qui projeta la fusion de la démocratie bourgeoise et du prolétariat. Bien que la direction en appartînt à de purs radicaux tels que Julius Frœbel et Rau, à des socialistes philosophes tels que Kriege, l’adversaire récemment combattu, Moll et Schapper ne dédaignèrent pas d’y siéger ; et, avec eux, Marx lui-même et Becker figurèrent dans le comité local de Cologne[1]. Sans doute ils n’y purent pas rester, lorsqu’au congrès d’octobre Weitling et Ewerbeck laissèrent passer l’influence à la bour-

  1. Mehring. Nochmals Marx und der wahre Sozialismus. Neue Zeit, 1895-96. t. ii.